CA Y EST !
Décembre
2002. La liste d'attente pour les séjours à l'étranger est longue. Il faut
dire que dans la spécialité dans laquelle est mon époux, il y en a du monde.
Mais ça y est, elle est enfin tombée, cette mutation que l'on attendait depuis
plusieurs années, près de 20 ans je dois dire. Nous aurions pu partir en
Guyane mais le séjour a été refusé suite à un avis médical défavorable un an
auparavant. Donc, voilà la surprise l'année suivante. Ce n'était pas vraiment
une surprise car nous étions pratiquement sûr qu'une nouvelle mutation
allait nous pendre au nez. Pas vraiment déçus mais un peu inquiets. Pour
certains, c'était la mutation la plus pourrie que l'on pouvait avoir. Sûr, il
y a mieux, même beaucoup mieux. J'ai dû insister auprès de Pascal malheureux
de devoir laisser sa maison dans le pays Losnais où nous habitions depuis 5
ans mais seulement depuis 1 an dans cette maison que nous venions de faire
construire. Sachant que nous revenions dans notre région, nous nous sommes
très vite décidés et avons accepté de partir vivre ces deux années avec nos
enfants dans ce petit pays d'Afrique "DJIBOUTI".
UN DEPART UN PEU BOUSCULE

Les
préparatifs furent à la fois endurants et préoccupants. Le jour "J" pour
Pascal fut le 18 juin 2003. Ce jour là, notre caisse maritime était déjà
partie et il me laissait seule avec nos deux enfants à la maison à m'occuper
des dernières paperasses avant de le rejoindre quelques semaines plus
tard. Nous avions laissé quelques bibelots auxquels nous tenions, dans le
garage de ses parents qui habitent un village dans le sud de la France. Evadons nous quelques instants, vous connaissez
peut-être cette région du Languedoc-Roussillon où l'on cultive la vigne pour
en faire du vin... Pas très loin d'eux, vivent les miens, dans un petit
village à proximité de Béziers. Bref, notre maison est restée fermée pendant
deux ans, juste le temps de l'aérer l'été 2004, lors de mon retour en France
avec les enfants. L'air de Djibouti n'étant pas très supportable les mois
d'été, beaucoup de familles rentrent, profitent de changer d'air pour se
ressourcer. Nous faisions partie du lot et ce fut très agréable de retrouver
notre maison, nos meubles, notre jardin bien vert et aussi de la nourriture
que l'on ne regarde pas 3 fois avant de manger (je parle de la nourriture
locale mais il est vrai qu'en France le local n'existe pas. Nous appelons cela
le terroir). Nous avions décidé de ne pas louer notre habitation à des
inconnus et aussi de la garder si besoin en cas de rapatriement sanitaire. Ce
fut un bel été.
Notre départ à nous était prévu le mercredi 6 août 2003. Il fut un peu
bousculé ! Mon amie Sabine était passée nous prendre à cinq heures quinze.
Elle avait réveillé
ses quatre filles pour nous accompagner en gare de Dijon où
un TGV devait nous conduire à Paris pour rejoindre l'Aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. Ce matin là , avant l'aube, dans la bousculade du
départ, j'avais déjà perdu mes clés dans l' allée en chargeant mes deux
valises dans le coffre de sa voiture. Les catastrophes s'accumulaient de bon
matin. Une de mes valises s'était cassée légèrement au niveau de la fermeture
à glissière mais tenait toujours bien fermée. Il faisait encore nuit, et ne
devant surtout pas louper notre train, j'ai dû laisser tomber ces détails pour
partir. Sabine retrouva mes clés dans la journée dès qu'elle y vu un peu plus
clair et ferma aussi le portail avec le cadenas que je lui avais laissé. Dans
ma course du départ, lui aussi, m'avait posé quelques problèmes. Arrivée sur
le quai de la gare, la fermeture de la valise s'est complètement ouverte.
J'avais pourtant cru qu'elle tiendrait le voyage. Il faut dire que je l'avais
bien "bourrée". Sous la pression des vêtements et de quelques accessoires que
j'avais pris soin d'empiler, elle n'a pas résisté. Je fus très ennuyée de ce
qui m'arriva mais rapidement une idée m'est venue à l'esprit. Je n'avais de
toute façon pas d'autre solution, le train allait entrer en gare d'une minute
à l'autre. A ce moment là, j'ai ouvert ma valise et pris ma longue jupe
portefeuille que j'avais soigneusement glissée à l'intérieur juste avant de la
fermer définitivement. J'enveloppa ma grosse male noire avec mon bout de tissu
et la noua très fortement. J'avais l'impression que tous les voyageurs avaient
les yeux fixés sur ma valise. Cela me m'était mal à l'aise. Avec les enfants,
je riais exaspérée.
La date avait tout particulièrement été choisie par mes soins. Ce mercredi là,
ma fille Romane, fêtait ses 6 ans. J'avais trouvé l'idée originale de réserver
notre vol pour Djibouti ce jour là. Romane était très contente, ainsi que son
frère Julien, 10 ans, de prendre l'avion pour la première fois comme moi
d'ailleurs sauf que j'étais beaucoup moins fière que mes deux adorables
enfants à l'idée de penser que pour moi aussi c'était une grande première.
Nous sommes arrivés à Paris, en gare de Roissy-Charles-de-Gaulle. Nous
n'avions pas l'habitude des aérogares, ni des grands espaces aux longs
couloirs qui menaient les voyageurs aux terminaux de l'aéroport pour prendre
l'avion. Je ne savais où aller et ne voyais rien à l'horizon. Les couloirs
étaient désertiques. Ayant un peu de temps devant nous, nous avons pris notre
petit déjeuner dans un bar à l'étage de la gare. Ensuite, valises et sacs à la
main, nous sommes repartis et avons suivi un des couloirs au hasard qui en
fait donnait sur le Terminal 2. Ma cousine Sandra nous attendait. Je lui avais
donné rendez-vous pour passer la journée avec elle car notre avion décollait
seulement à 23 heures le soir. Nous nous voyons très peu d'ordinaire, tous les
membres de la famille étant séparés aux coins de l'hexagone et elle,
habitant la banlieue parisienne, j'avais décidé et elle avait accepté de
passer un moment avec nous. Vous allez me dire, pourquoi partir si tôt pour un
départ si tard. Et bien, entre le trajet, les valises, les enfants, et la peur
de louper l'avion, j'avais pris les devants et fort heureusement car cela m'a
permis de régler mes petits soucis de bagages. J'ai eu le temps de remplacer
ma valise rapiécée avec ma fameuse jupe par une valise neuve achetée dans un
supermarché proche de l'aéroport. Et même, pour le plaisir des enfants, Sandra
nous a emmenés au parc d'attraction d'Hermmenonville "La mer des sables" où
nous avons passé un agréable après-midi.
Le voyage
De retour à l'aéroport, nous
devions nous rendre au Terminal 3. C'est de là que décollent les avions pour
Djibouti. Le cadre n'avait rien à voir avec le terminal 2. Celui-là était en
fait un hangar géant. A droite, les caisses d'enregistrement équipés de tapis
roulants pour la pesée des bagages étaient alignées et affichaient chaque
destination sur leur petit écran. Devant elles, se dressaient en file indienne
les voyageurs qui attendaient leur tour parfois plusieurs heures. La plupart
des vols concernait l'Afrique.
Notre enregistrement pour Djibouti, n'était prévu que vers 20h30. Nous étions
en début de file pour l'enregistrement de nos bagages juste après qu'un
contrôleur vérifiait si nous étions bien sur la liste des passagers.
Une fois fait, nous devions
attendre 22h15 afin de pouvoir franchir la dernière porte, pour aller en salle
d'embarquement où un deuxième contrôle aurait lieu et où un autocar nous
amènerait vers l’énorme oiseau dans lequel nous devions monter.
En attendant l'heure d'embarquement prévu vers 22h00, nous nous sommes
installés sur des chaises, avons fait quelques achats de friandises, de
magazines, puis, lié connaissance avec des familles qui embarquaient aussi pour
Djibouti. C'était soulageant de ne plus avoir à traîner notre chariot
supportant nos deux valises. L'heure du départ se faisait attendre. Plus
l'heure approchait, plus l'inquiétude montait. Il faut dire que notre voyage
au dessus des cumulo-nimbus devait durer sept heures. Sur la rangée de chaises
dressée derrière nous, une dame attendait avec son fils. "Vous prenez quelle
destination ?" me dit-elle. Je lui réponds "Djibouti" et là, elle m'annonce
qu'eux aussi viennent de s'enregistrer pour le même vol. Dès cet instant nous
avons sympathiser...
L’avion était un boeing
contenant 200 places. Il paraissait petit de l’extérieur mais de l’intérieur
très spacieux. Nous avons été très bien accueillis par le personnel de
l’aéroport et le personnel à bord de l’avion. J’avais une peur bleue de
prendre ce vol et je le cachais pour ne pas transmettre ma trouille aux
enfants. Par contre eux étaient vraiment émerveillés et pressés de faire ce
premier grand voyage en Afrique. Pour ma fille Romane, c'était un super
cadeau. C'était le 6 août, jour de ses 6 ans.
Avant le décollage, tout le
personnel a compté et recompté les passagers pendant environ une bonne heure.
L’avion décolla donc 23h50 avec 50 minutes de retard. Pendant le voyage, après
nous avoir expliquer les consignes de sécurité, les hôtesses nous ont servi un
repas qui était à mon goût immangeable. Romane s’était endormie depuis 0h30 et
ne se réveilla que vers 5heures du matin. Elle ne pris que le petit déjeuner.
Julien, lui, s'était endormi après le dîner. Nous avons eu droit à différents
programmes TV pendant tout le vol. Il y avait eu distribution de casques à
chaque passagers.
Au dessus des nuages, je
n'avais pas fermé l'oeil de la nuit et le jour commençait à monter. Peu de
temps après, nous avons vu la mer, la terre et là l’atterrissage fut très doux
comme le décollage. L’avion survolait la mer de près et je me demandais où il
allait se poser. Il se posa sur une vrai piste sans aucune secousse. Ouf !
Sauvés ! Etant habitués au temps qu’il faisait en France au moment de notre
départ, 40 degrés, la canicule, nous n’avons ressenti comme différence que
l’humidité qui persiste à Djibouti. Ce fut quand même Impressionnant, cet
bouffée d'air et de vent chaud et humide à la sortie de l'avion, qui
ressemblait un peu à la soufflerie du sèche-cheveux..
Arrivés à l’aéroport de
Djibouti, des djiboutiens, certainement du personnel de l’aéroport nous ont
distribué des documents à remplir et ils ont repris ces mêmes documents avec
nos passeports pour les visas. Ensuite, nous avons récupérer difficilement nos
bagages. Environ une heure d'attente car ils avaient amené les bagages d’un
autre vol sur le tapis. Pendant ce temps, les enfants avaient rejoint leur
papa.
Nous
avons découvert le 4x4 et Pascal qui était fin heureux de nous voir, nous
amena à notre logement situé dans le quartier du Héron à environ 7 km de
l’aéroport. C’est lui qui conduisait. Je fus impressionnée par la conduite des
Djiboutiens et le va-et-vient dans la ville à pieds ou en voiture.
ZAHRA


Arrivée
à Djibouti, la première personne que j'ai croisée, après les gens de l'aéroport,
c'est Zahra. Nous on l'appelle Sahra. Elle était notre femme de ménage,
"boyesse" comme certains disent ici. Mais en réalité elle était bien plus que
ça. Elle a été présentée à Pascal dès son arrivée à Djibouti par un collègue de
travail dont le séjour touchait à sa fin et qui souhaitait pour elle une bonne
place dans sa prochaine nouvelle famille. (Ici, beaucoup d'employés de maison
changent d'employeur tous les un ou deux ans). Nous espérions d'ailleurs faire
la même chose pour elle avant notre retour en France et nous l'avons fait. Nous
lui avons trouvé une nouvelle famille, en espérant qu'elle soit bien traitée. Je
remercie d'ailleurs Bruno et Coralie de l'avoir proposée. Employée par des
français depuis plusieurs années, Sahra parle très bien le Français et les
enfants ou nous mêmes l'avons très vite adoptée et elle bien adaptée. Très
gentille et patiente, elle adore les enfants. Ca lui arrivait parfois de garder
les nôtres et eux étaient beaucoup moins perturbés que nous le premier soir de
sortie où elle les a gardés. C'était souvent qu'ils nous disaient "Quant est-ce
que vous ressortez pour que Sahra nous garde".
Elle déjeunait avec nous chaque matin et mangeait à midi. Ne préparait pas le
repas, chose que je m'étais réservée. Elle, outre les tâches ménagères et
repassage habituel m'a fait découvrir son pays à travers des visites de Djibouti
ville et ses petits plats locaux (petite viande, samboussas, galettes, le thé et
bien plus encore. Julien engloutissait ses galettes avec régal. Elles étaient
bien meilleures que celles que l'on pouvait déguster lors des nomados qui
paraissaient avoir passé la nuit dans la friture. J'ai ramené une poêle à
galette pour essayer d'en faire à la maison. J'ai ramené aussi quelques paquets
de thé de Ceylan, des graines de cardamone et des bâtons de cannelle pour le
parfumer. Les djiboutiens boivent souvent le thé au lait. Il arrivait que Sahra
fasse quelques petites courses aux quartiers des mouches. Elle amenait aussi la
baguette de pain frais chaque matin et ne l'a jamais oublié... Participait
parfois aux petites soirées que nous passions à la maison. Pour la remercier de
sa gentillesse et de son travail fourni, Sahra percevait un bon salaire, avait
son cadeau à Noël et pour son anniversaire, pouvait boire et manger à volonté à
la maison, mais jamais elle n'aurait pris quelque chose dans le réfrigérateur
sans demander, mais par contre ne reculait pas
devant un bon morceau de tarte maison, une barre de chocolat ou un verre de jus
de fruits quand on lui proposait. Je l'emmenais parfois en ville, à l'école chercher les enfants, et
participait aussi à quelques une de nos soirées. J'avoue que jamais de ma vie je
ne saurais faire un lit comme elle le faisait. Ce n'est d'ailleurs pas ma
priorité ici. Je lui ai fait cadeau de mon téléphone portable en partant et
maintenant je peux la joindre et avoir de ses nouvelles de temps en temps mais
jusqu'à quand...
MON ANNIV.
Ben
oui, 37 ans, ça se fête. Je ne le fête pas souvent mais le style de vie
que nous menions m'en incitait. Quelques mignardises, un peu de marquisette,
une virée rue d'Ethiopie. J'avais invité une trentaine de personnes.
J'ai été très gâtée : chicha, échiquier en pierre à savon, brûleur d'encens,
réveil mosquée, lampe en vessie de chameau, boubou, fleurs, une paire de
lunettes de soleil roses, assorties au réveil, sans oublier la botte de khat.
Sympa les idées des copains... enfin je me suis super bien éclatée. Je
n'avais même pas prévu de gâteau, je n'ai donc pas soufler mes bourgies...
mais que
de souvenirs !
DES SOIREES TRES
LOCALES
Une
bonne occasion pour fêter un départ, un anniversaire.... et surtout passer une
agréable soirée. Deux soirées sympathiques, pour le départ de Bruno & Céline
et l'autre pour l'anniversaire de Pascal. Ca change des soirées ringardes.
Petite pensée pour un blogger
qui se reconnaîtra : "l'habit ne fait pas le moine" autrement dit on ne te
jugera pas sous ton déguisement. Nah !
Anniv. P.

Ben,
lui aussi, il vieillit. Les gourmands de chocolat furent un peu déçus... mais
ça valait le coup. En tout cas j'avais bien réussi mon coup. Une petite idée
de dernière minute à la va vite. Le gâteau était en carton et il n'y a vu que
du feu pour ses 38 ans ! J'avais organisé une soirée très locale, tous vêtus
en boubous et foutas. Ce n'était ni la première, ni la dernière de nos soirées
djiboutiennes. Nous avions été invité l'an dernier à fêter le départ d'amis
dont le séjour arrivait à sa fin et nous avions fait une soirée djiboutienne
au restaurant l'Aube. Très sympa d'ailleurs cette soirée, le patron du
restaurant nous avait préparé une petite surprise en nous cachant la venue
d'un groupe folklorique. Nous avons dansé. Et ce soir là, j'ai raté mes
photos.
C'était vraiment du local pour certains mais "contrôle parental" oblige vous
ne verrez pas cette photo !!!
LE CAFE THIOP
Beaucoup
d'encens (parfois on ne se voyait presque plus), la chicha, appelée aussi
narguilé, parfumée à la pomme, la bonne odeur de café grillé, quelques poignées
de pop corn : Un vrai délice et une ambiance sympathique. J'ai fait plusieurs
cafés éthiopiens dont un véritable en Ethiopie et je me suis toujours autant
régalée. La tradition est de boire trois cafés. Un petit délice préparé avec
amour. Avis aux amateurs...
LES ILES

Le boutre
Maskali,
Musha, les 7 frères... chaque week-end, des navettes rapides nous amènent sur
les îles. Le sable fin, l'eau claire, le soleil qui
nous brûle la peau, ces merveilles que nous offrent les fonds marins. Les
promenades à marée basse à la recherche de porcelaines et d'étoiles de mer.
Farniente, béatitude, sérénité... Lors d'une de ces sorties nous avions décidé
de prendre le boutre pour aller sur l'île Maskali. Des traversée fatales
parfois pour les habitués du mal de mer lors d'une mer agitée. A prendre au moins une fois.
Il arrive de rencontrer des bancs de dauphins. Il parait que ce sont des
marsouins. On les voyait
parfois comme sur les cartes postales. C'était paradisiaque.
Destination Maskali ou Musha : on emprunte le boutre (1 heure)ou alors la vedette
rapide (20 minutes). Certains prenaient le bateau de la Marine, celui de l'Escale, ou
encore leur propre bateau. Là, c'est encore une chance si vous pouvez avoir
votre bateau personnel à Djibouti car ce n'est pas forcément le cas en France
et il est bien plus agréable de naviguer dans le golf de Tadjourah que sur les
mers et océans qui entourent notre pays. L'eau y est très clair parfois et les
fonds marins transparents sont très surprenants.
Souvent, le repas était compris dans
le prix du voyage. Les cuisiniers préparaient le repas sur le sable à l'ombre
d'un palétuvier ou sur le bateau. Ce qui était incroyable c'est que pour à peu
près toutes les sorties "touristiques" organisées, les repas étaient les mêmes
(salade mixte au chou blanc, brochettes de boeuf ou brochettes de poissons,
toujours acccompagnées de riz ou pâtes, précisément des spaghettis agrémentés
de sauce tomate avec de la pomme de terre dedans. En dessert, parfois des
extras, mais en général, c'était des quartiers de pastèque. Valait mieux ne
pas les regarder faire si on voulait manger un peu car leur façon de cuisiner
n'était pas toujours propre. Nous emmenions nos "coubayas" (nos glacières) avec de quoi nourrir nos
petites bouches difficiles, de l'eau bien fraîche et l'indispensable "apéro",
hein ! qui aurait pu s'en passé ?
Des
farets, appartenant aux différentes unités militaires françaises se trouvant à
Djibouti, se dressaient sur la crête de chacune de ces îles. Heureusement
d'ailleurs qu'on avait accès à ces abris confectionnés tout spécialement pour
les forces françaises et leurs familles. Il nous étaient bien utiles pour se
protéger du soleil, sinon il fallait monter le filet anti-chaleur pour se
protéger des rayons du soleil. En période très chaude, nous obligions nos
enfants à se baigner avec un tee-shirt sur le dos. Ca pouvait être très
dangereux de rester au soleil sans protection.
Un jour,
nous avons vu une chouette confondue dans les rochers de l'île Maskali. Une
autre fois, des pêcheurs nous amenaient un requin sur la plage. Le plus
impressionnant, la marée à l'île Musha où les vagues venaient caresser le pied
de ses palétuviers. Mais qu'est ce que l'eau était belle. Chaude en été,
froide en hiver, c'était toujours un plaisir de faire un petit plongeon...

Photos Ile Musha
Photos Ile Maskali
ARTA ESTIVAGE

Notre
première sortie en 4x4 fut Arta Estivage. Il fait tellement chaud en plein
mois d'août que c'était à peu près le seul endroit où l'on pouvait prendre un
peu l'air le week-end, même si l'on finissait rouge écrevisse après un bain
dans la piscine. Proche de Djibouti ville et située en altitude, la ville d'Arta est l'un des endroits le plus frais de Djibouti
avec la forêt du Day.
Chaud l'été, froid l'hiver et parfois au milieu des nuages. Le centre d'Arta
estivage accueille les familles FFDJ. On appréciait généralement la détente au
bord de la piscine. Une promenade à pieds dans la ville était
appréciable. Le week-end, on profitait du mini golf. La pire journée qu'on ait
passé était au mois de janvier. Nous avons passé notre temps à faire du
ping-pong, une partie de belote et à jouer à la pétanque entre les averses et
les nuages qui frisaient le haut de la montagne. Les singes étaient souvent au
rendez-vous. Ainsi que le dromadaire du centre, scellé, prêt à nous accueillir
sur son dos. C'est la ballade en dromadaire la plus désastreuse que nous avons
fait à Djibouti. Le dromadaire devait être vieux car la ballade était très
chaotique. Ces promenades clôturaient nos journées.
Photos d'Arta
ALI-SABIEH
Des promenades à Ali-Sabieh, il y en a eu
plusieurs. De Djibouti, on y accède par la route, celle qui va en Ethiopie. Il
faut un peu moins d'une heure. Nous étions partis à cinq ou six 4x4. La première
fois, nous avons emprunté la piste, en tournant à gauche dans Balbala, direction
Holl-Holl et roulé pendant 3 heures au milieu des paysages arides, en
suivant la ligne de chemin de fer reliant Djibouti à Addis Abeba (Ethiopie). Que
du caillou. Sur la route, on aperçoit le fameux pont chemin de fer qu'on peut
voir sur une des cartes postales de Djibouti mais nous n'avons pas vu passer le
train. Parfois on rencontre des singes comme dans toutes les régions de Djibouti
d'ailleurs. Sur un ou deux jours, une halte au restaurant La Palmeraie s'impose.
Il suffisait de téléphoner quelques jours avant pour réserver et opter pour une
petite visite guidée de la ville et ou de ses environs, les trois frontières.
Ensuite, nous passions à table pour manger le menu proposé : le cabri farci.
C'est dans ce restaurant que j'ai mangé le meilleur cabri durant mon séjour. Sur
place, il y a aussi la possibilité de danser avec un groupe folklorique. Nous
avons fait quelques pas rythmés au son du tam-tam accompagnés de danseurs vêtus
de leur habits de fête.
Les trois frontières... nous n'avons pas
fait les trois frontières mais sommes allés à GUELILE qui en fait partie. Un
petit village dressé d'un fort. En bord de route, un poste de police, une corde
en guise de barrière. Attention, obligation d'aller avec un guide. Des
éthiopiens tentent chaque jour de franchir les frontières par les montagnes. Il
y a d'ailleurs dans les environs un camps de réfugiés, le camp d'Aour-Aoussa. Le site est touristique
de l'autre côté de la voie ferrée. Le Ménélik se dresse devant vous, cet arbre
gigantesque est centenaire.
A quelques kilomètres à Ali-Sabieh, il y
avait la possibilité de faire du char à voile. Désert, vent chaud et puissant,
mini tornades de poussière de terre formées par les bourrasques de vent,
tempêtes de sable, mirages dessinant des lacs lointains : les voiles se
gonflaient souvent le week-end dans le désert du Grand Bara sur l'ancien lac
asséché où l'on se régalait de se lancer avec nos chars dans une course folle et
amusante sur sa terre craquelée. En partant, on récupérait la route par le
désert et on remontait toute sa longueur avec nos 4x4 à vive allure en laissant
derrière nous un nuage de poussière. Ca ressemblait à un mini rallye... Sur la
photo, c'est Romane avec les enfants d'Ali-Sabieh redescendant la colline qui
surplombent la ville.
Dans les campagnes, il n'y a pour ainsi
dire pas d'usines. La région d'Ali-Sabieh est pleine de richesses naturelles. Sa
terre est composée de pierre. De la pierre de construction qui est exploitée
depuis peu par une société qui en fabrique des pavés de différentes couleurs :
rouge, bleu, blanc, jaune.
Dans les parages, on aperçoit le camp de
réfugiés d'Ali-Addé
qui abrite des réfugiés
d'Ethiopie et de Somalie.
Photos d'Ali-Sabieh
KHOR AMBADO
Khor
Ambado fut pour moi une de mes premières sorties sur le territoire. C'était
l'endroit le plus spectaculaire car il fallait emprunter une piste fort
chaotique avec de gros cailloux. La route se terminait par une piste sablonneuse
qui menait à la plage. Quel spectacle magnifique s'offrait à nos yeux. Une
grande crique au
contraste permanent entre les roches montagneuses et le bleu de la mer. A moins
d'une heure de Djibouti, il fallait obligatoirement un véhicule adapté pour y
accéder. Notre premier passage en 4x4 m'avait impressionnée à cause de
Pascal qui m'avait fait quelques frayeurs en frisant les ravins, qui d'ailleurs
n'étaient qu'illusions et les fois suivantes nous nous y sommes vite
habitués.
Je ne sais
pas pourquoi mais plus à Khor Ambado qu'ailleurs, le sable brûlait nos pieds. Il
fallait prendre les chaussures pour aller se baigner ou courir mais même en
courant c'était horrible. On réservait nos repas au restaurant et nous mangions
sous différentes variétés d'acacias sur lesquels venaient se poser des tisserins
jaunes ou rouges.
La plongée
n'était pas vraiment intéressante sur ce coin à moins d'aimer aller nager loin.
Ce qui n'était pas mon cas.
Le plus
spectaculaire était le chemin du retour. Chaque jour du week-end, sachant que
beaucoup de français venaient à cette plage, des enfants djiboutiens nous
attendaient en fin d'après midi le long de la piste chaotique. Ces enfants
habitaient avec leur famille au début de la piste en venant de Djibouti. Ils
couraient vers nos véhicules espérant obtenir une bouteille d'eau même vide...
Petit à
petit, lors de nos passages, nous avons fait la connaissance de ces enfants,
grâce à une de leur grande soeur qui parlait français et qui paraissait comblée
de nous voir à chacun de nos passages. Nous leur apportions bouteilles d'eau,
gâteaux, bonbons, photos d'eux aussi et vêtements... et en échange ils se
laissaient prendre en photo seuls ou avec nous. Un matin, en passant, nous leur
avions commandé quelques beignets pour le soir. Nous les avons mangé sur le
chemin du retour. Certains de nos amis n'ont pas voulu les goûter de peur d'être
malade.En fait, c'était un régal... De supers souvenirs !

Photos
de Khor Ambado
VISITE AUX JARDINS D'AMBOULI

Nous avions déjà
essayé une fois d'aller voir les jardins d'Ambouli, seuls, en voiture. Pas
facile à trouver car il n'y avait aucune indication. On nous avez bien indiqué
la route pour s'y rendre, mais là, surprise, le seule chemin que l'on pouvait
emprunter était un chemin de détritus. Nous avons tourné plusieurs fois dans le
quartier, redemander notre route à des personnes que l'on croisait, qui parfois
eux mêmes ne connaissait pas du tout ces jardins, pour arriver pour finir à ce
fameux chemin rempli de détritus jusqu'à ne plus voir la route. Bref, on
emprunte, on emprunte pas... pas facile de savoir où on va. On hésite. Des amis
nous avaient dit que c'était à voir et que les jardins étaient jolis. Donc, on y
va... Oups, là, non, quelques mètres plus loin, on arrive sur une des rives de
l'oued et il faut le traverser. Notre 4x4 devait descendre presque à pic et
j'avais un peu peur qu'il ne tienne pas sur ses 4 roues. Donc je suis descendue
avec les enfants et nous avons traversé à pieds l'oued qui était à cet endroit
asséché. Je me souviens c'était en période de Noël et nous avions vu une
publicité dans un magasin qui disait qu'aux jardins ils vendaient des plantes.
Un peu curieux, nous sommes allés voir, mais rien à voir avec les fêtes. C'était
tout simplement des plantes vertes ou fleuries rempotées. Cela dit nous sommes
repartis avec un pot et son bouquet de fleurs violettes.
L'année suivant, un de nos amis
connaissait un horticulteur d'Ambouli. Cette personne travaillait pour le
Général, c'était son jardinier. Il nous a invité à visiter son jardin.
Nous avons été très bien reçus. Il avait beaucoup perdu lors des inondations
l'année précédente. C'était quand même surprenant de voir ce qu'ils peuvaient
faire de ces jardins connaissant l'aridité du pays. La plupart en vive, c'est un peu comme un deuxième travail
pour certains.
A notre arrivée, nous avions vu Ahmed
au loin, venir vers nous. J'ai bien cru qu'on allait devoir emprunter nous aussi
l'espèce de radeau sur lequel il se tenait debout. Ce n'était qu'en fait un bout de
mousse dure et épaisse recouverte de plastique qui flottait assez bien sur l'eau.
Ce n'était pas bien profond, mais l'idée de tomber à l'eau me traversait la
tête. Ouf, l'oued étant bien asséché quelques mètres plus haut, nous sommes remontés
à pieds pour le traverser. En
cette période de grande chaleur, pas loin de nous, des personnes se baignaient
déshabillées et s'amusaient cette eau stagnante couleur terre.
Très beau jardin, comme les autres
d'ailleurs. Nous avons été très bien accueillis. Nous avons fait le tour du
propriétaire qui nous a remercié de notre visite par un petit bouquet de fleurs
en forme de boule, confectionné devant nous, offert à chaque dame.
Avant de partir, je voulais m'acheter
un cotonnier mais dans les préparatifs de départ cette idée m'est passée au travers. Je n' ai ramené que
quelques graines d'un petit arbuste de notre ancien jardin...

Collier de fleurs de jasmin
Photos d'Ambouli
OBOCK - RAS SYAN - LES 7 FRERES
Les fois où nous sommes allés camper à
Obock nous y sommes allés par bateau en vedette rapide avec Abdalah. Il fallait à
peu près une heure pour atteindre le campement de Ras-Bir, campement qui
ressemblait à tous les autres, avec des petites maisons en forme d'igloo et
rondes, appelées toukoul et faret, construites avec de longues branches et
recouvertes de nattes confectionnées par les femmes nomades.
Sur la piste au
nord de Djibouti, après Obock, se dresse le phare de Ras-Bir qui est accessible
aussi par bateau puis en grimpant la montagne pour les courageux. Le phare
se visite, il suffit de monter jusqu'en haut par l'accès aux escaliers qui est
très étroit. Par temps clair les côtes yéménites sont bien visibles. Pour aller
au Yemen de là, il y a une demie heure en bateau rapide. Nous avons failli y
mettre un pied mais nous n'avions pas assez de carburant pour le bateau. Des
familles habitent au pied du phare, le gardent et donnent accès à la visite du phare
toute l'année. Bien qu'il soit en bord de mer, c'est chaud et très désertique.
Une petite visite de la ville s'impose, les petites rues citadines, la maison d'Henri de Monfreid,
le cimetière marin, le côté sympathique au contact de la population.
Possibilité de déjeuner sur place dans un restaurant local
en réservant si possible ou de manger à Tadjourah, sur le port en réservant
également. Sinon aller à la rencontre du nomade qui voudra bien vous faire un petit encas.
C'est possible aussi... En remontant au
nord d'Obock par la piste, on accède à RAS SYAN. On peut voir l'île des 7 frères
mais généralement elle n'est pas vraiment accessible. Il vaut mieux y aller par
bateau rapide. Le paysage montagneux en bordure de la mer rouge y paraît
majestueux. Le coin est très marécageux. Nombreux sont ceux qui se laissent
surprendre en tentant d'accéder à la plage par ces endroits inaccessibles.
Par bateau, il est possible de longer la mangrove. Pour faire Djibouti/Ras Syan,
il faut un minimum de 3 jours, un 4x4 car il y a un bon tiers de la route en piste
caillouteuse et sablonneuse,
l'indispensable
jerrican de carburant
en réserve car il n'y a pas
de stations au nord de Djibouti, la dernière étant à
Tadjourah et si mes souvenirs sont bons il n'y avait que du gasoil. Avec ça une
bonne réserve d'eau
pour boire et de quoi se laver car après Tadjourah il n'y a plus d'hôtel.
Photos
d'Obock
DJIBOUTI BY NIGHT

Si il y a bien une sortie à ne pas rater à
Djibouti, c'est celle de la nuit : les restos, les discothèques. En deux ans,
nous en avons pas mal profité. Je ne vais énumérer ici tous les restaurants de
Djibouti mais juste vous dire que j'ai apprécié le restaurant le SABLE
BLANC en face du Nougaprix. J'adorais engloutir leur petit déjeuner : beignets
au miel, galette au curry, foul, le yaourt, le jus de fruits... Et le soir,
c'était généralement une petite viande. En fait le restaurant avait son charme
local jusqu'à ce qu'ils fassent des travaux et remplace le salon "privé" en une
grande salle moderne. Sinon, que dire. Certains soirs après les restos nous
allions rue d'Ethiopie où abondent principalement toutes les discothèques de
Djibouti. C'est assez impressionnant. Ce qui était bien c'est qu'on ne payait
pas les entrées, alors on allait de boîtes en boîtes toute le nuit et ça
finissait souvent au petit matin, levé du jour, cinq heures, heure de fermeture.
La
photo : une petite promenade dans l'unique taxi tricycle de Djibouti pour
quelques sensations fortes avec Val une amie qui logeait dans le même immeuble
que moi. Je n'oublierais jamais toutes ses soirées bowlings, Karaoké, karting,
... restos et boites à gogo où régnait une ambiance sympathique et zoukante.
8 JOURS EN ETHIOPIE
Devant
l'obligation de prendre quelques jours de congés et les loisirs à Djibouti étant
assez resteints, nous nous sommes préparés un petit séjour de 8 jours en Ethiopie
pendant les vacances de Pâques. Au départ de Djibouti, une heure de vol jusqu'à Addis Abeba. Sur place, à l'aéroport, nous attendais notre guide J.Y. qui devait
nous accompagner pendant ces 8 jours à travers la Rift Valley.
Nous avons
passé une nuit à Addis-Abeba et le lendemain nous avons pris la route. Tout
avait été minutieusement préparé par notre guide. Un manuel d'information sur le
parcours que nous devions faire sur lequel chaque étape était décrite par une
multitude d'informations : les différents lieux touristiques, les villages que
l'on traversait, les paysages, les lacs, la faune, la flore, etc. Il n'avait pas
oublié les réservations d'hôtels ni les lieux pour se restaurer, les plus
sympathiques restaurants locaux, ni le petit lexique Français/Amharic avec
lequel Julien s'est amusé pendant tout le séjour. Vous en trouverez une petite
partie ici. A
suivre...
Photos d'Ethiopie
QUELQUES JOURS A DUBAI
DUBAI

A suivre...
ESCAPADE AU YEMEN
Je n'aurais
jamais cru que Pascal me laisserait partir comme ça à l'aventure. Grâce à
mes activités, j'ai fait des connaissances avec d'autres femmes de militaires et
au fil des semaines, des mois, nous avons sympathisé. C'est lors de la deuxième
année que le séjour au Yemen fit entendre parler de lui plus intensément. Très
souvent, des groupes de civils, le plus souvent des femmes (les militaires
n'étaient pas autorisés à y aller) y passaient trois, voir quatre jours. Il
suffisait de réserver dans une agence de voyage de Djibouti ville et tout était
prévu, hôtels, restaurants, visites et guide. J'avoue que le voyage me tentait
et en insistant Pascal ne pu refuser. Je ne l'aurais jamais fait de France. Je
suis donc partie avec cinq autres filles pour Sanaa. Le dernier jour avant le
départ je n'était pas très fière en pensant qu'il pouvait m'arriver quelque
chose là-bas, de plus il fallait reprendre l'avion. J'en avais glissé quelques
mots à Régine, une amie dont l'époux travaillait dans la Marine Nationale. En
fait, Régine participait au cours d'art déco dont j'étais l'animatrice, le cours
avait lieu chaque mardi matin.
Nous sommes
arrivées à Sanaa, au coeur du Yemen, toutes excitées à l'idée de penser à ce
qu'on allait découvrir et aux moments extraordinaires que nous étions entrain de
commencer à vivre. Un ambiance sympatique régna pendant ces quatre jours. Nous
avons parcouru Sanaa en voiture. Flânerie et shopping étaient au rendez-vous
dans les souks de Bab-El-Yemen, la vieille ville de Sanaa. Une visite de la
campagne, en commençant par une visite du Palais du Rocher, puis Thula, Manakka,Al-Khutayb,
Shibam, Kaukaban, Al-Hajjara...
Nous avions
bien sympathisé avec notre guide Yassin qui parlait bien notre langue et était à
peu près de notre âge. C'était très facile pour les explications touristiques.
Nous avons fait quelques repas Yéménites : poissons, galettes... et dans un
restaurant habitué à recevoir des touristes, un repas typique nous a été servi
et des danses folkloriques offertes. Evidemment il a fallu qu'on suive chacune
la cadence, les danseurs venaient nous chercher pour les accompagner.
C'était très bien. nous avons bien ri car c'était assez folklorique...
N'empêche
que nous sommes parties à l'aventure, que nous n'étions pas au courant de notre
sortie en campagne et personne n'avait nos coordonnées. De plus l'hôtel dans
lequel nous devions loger était bondé et sans nous prévenir l'agence nous avait
casé dans un autre hôtel.
Au Yemen,
beaucoup de femmes portent la Burka noire, un ensemble qui les couvre de haut en
bas, même pas un petit trou pour les yeux. Régine avait promis à une de ces amis
d'en ramener une. Nous voilà repartis dans les souks de Bab-El-Yemen à la
recherche de la fameuse Burka. Pas si mal quand on la regarde de près. Nous nous
sommes distraites, essayage sur essayage dans ce magasin où des robes et des
voiles joliment brodés de fil et de strass habillaient les murs et comptoirs. Vu
le prix qui n'était pas très élevé, chacune de nous paya sa robe. Tout à coup,
l'une d'entre nous a lancé une idée apparue soudainement. Ca paraissait insensé
mais faisable. Comme nous avions chacune notre burka, nous avions décidé de
faire une petite farce à nos maris lors de notre retour à Djibouti. A l'arrivée
à Djibouti, nous nous sommes changées près des tapis roulants, là où l'on attend
les bagages. Nous devions cacher tout ce que nous avions de reconnaissable aux
yeux de nos maris. Nos sacs à main étaient cachés sous la burka, ça faisait
style femme enceinte. On nous regardait bizarrement et Régine qui avait une
trouille atroce n'était pas très sûr de pouvoir le faire et à bien failli nous
casser la baraque. Nous l'avons un peu obligée à s'habiller. Nos maris et
enfants nous attendaient dans la salle de l'aéroport et commençaient à trouver
le temps long. Une fois prêtes, nous sommes passées au contrôle et là, surprise,
on a bien failli être fouillées. Il a fallu qu'on ouvre nos sacs et qu'on
s'explique dans un petit bureau. Heureusement tout ça s'est passé en quelques
secondes et le contrôleur a cru notre histoire de farce.
Nous sommes
arrivées devant nos familles, ni vu ni connues, personne ne nous a reconnu....
et nous avons bien ri !



N'empêche que je me suis aperçue en
me glissant dans cette robe que porter la burka est tout aussi féminin que de
porter une robe européenne. Certes elle n'est pas très sexy mais les femmes le
sont dessous si elles le souhaitent. Elle se porte au dessus des vêtements
habituels. La religion l'impose. Le plus embêtant c'est pour manger car les
femmes ne l'enlèvent pas. Elles lèvent simplement le voile pour apporter la
nourriture à leur bouche.
Photos
du Yemen
LE GRAND DEPART
Les nouveaux arrivants

Juin
2005, notre séjour arrive à sa fin. Quelques jours avant le grand départ, les
remplaçants de mon époux et d'un de ses collègues arrivent pour la relève. Un
accueil chaleureux leur fut réservé. Le chemin aéroport/base aérienne s'est
déroulé sur une charrette tractée par un âne. Je ne voulais en aucun cas louper
ça. Ils l'ont bien pris, tant mieux.
A l'aéroport

L'heure du
départ approchait. Le décollage était prévu avec Air Yemenia aux environs de 22
heures. Donc rendez-vous à l'aéroport où quelques amis nous ont rejoint pour
nous soutenir dans nos émotions, nous glisser quelques cadeaux délirants avant
de dire au revoir. Evidemment, les amis arrivés en retard et ceux éparpillés
dans la foule accompagnant d'autres partants ne sont pas sur la photo, bien
dommage ! Val n'a pas voulu venir c'était trop dur pour elle. Y en a quelques
unes qui ont réussi à me faire verser une larme, comme Nat ! Sahra était là
aussi, malheureuse de nous quitter aussi après avoir vécu ces deux années avec
nous.
Ce fut presque un super départ. En fait nous sommes montés dans l'avion avec
deux heures de retard et avons décollé deux heures plus tard avec un avion qui
avait une petite panne technique qui nous a valu un faux décollage. Enfin,
heureusement qu'il était prévu une escale à Sanaa avec un changement d'avion.
Le restant du voyage fut plus idéal.
A suivre...
Mis à jour le 08/01/2007
FIN
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Souvenir de Djibouti
2003/2005
http://regardsurdjibouti.free.fr
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